SAINT-MIHIEL

ME12 Cimetière militaire allemand de Gobessart

Le cimetière allemand est situé dans la forêt domaniale de Gobessart, à 4 kilomètres au sud-est de Saint-Mihiel, sur les hauteurs dominant la ville (à 352 mètres d’altitude), au sein d’une zone composée d’anciens terrains militaires américains dont  demeurent des entrepôts.

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Le cimetière de forme rectangulaire, arboré d’érables et de bouleaux, est bordé au nord et à l’ouest par une haie de charmille, à l’est et au sud,  il se fond dans la forêt domaniale.

Dans ce cimetière allemand reposent 6046 corps de soldats dont 2 austro-hongrois. Deux piliers en de pierre marquent l’entrée du cimetière. Sur l’un est gravé le nom du cimetière, « Deutscher Soldatenfriedhof 1914-1918 St. Mihiel Cimetière militaire allemand ». En dessous de l’inscription, figurent cinq croix latines, à l’image de l’emblème du V.D.K. A l’arrière du pilier est indiqué le nombre de soldats qui y reposent. Les sépultures individuelles se répartissent de part et d’autre de l’allée centrale en quatre sections, à son extrémité l’ossuaire bordé par un muret en grès rose des Vosges. Une rangée de croix borde également le côté sud du cimetière. On remarque parmi les croix  noires, des stèles juives, et, entre les lignes,  des plaques gravées portant plusieurs noms de soldats, signalisation horizontale particulière.

Un monument commémoratif, surmonté d’une belle sculpture allégorique en pierre domine l’ossuaire. Elle représente un homme torse nu, aux cheveux bouclés et portant la barbe, il est agenouillé et le regard tourné vers les tombes de ses camarades. Il tient dans sa main droite un casque à pointe aux armes de la Bavière, une épée reposant sur un drapé apposé sur sa cuisse gauche et un fusil dans sa main gauche. Sur l’ossuaire, un registre composé de feuilles en métal, scellé dans un socle en béton, porte les noms, la date de mort et le grade des soldats y reposant. Dans le fond du cimetière, de belles stèles sculptées en pierre par des camarades provenant de cimetières provisoires alentours y sont conservées.

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Les combattants qui reposent en ce lieu sont principalement tombés en 1914 et 1915, lors des tentatives très meurtrières de reprise du saillant de Saint-Mihiel, espace tenu par les Allemands jusqu’en 1918, une pointe de 20 km dans le flanc français suivent une ligne Les Eparges – Saint-Mihiel – Pont-à-Mousson sur 60 km

Le cimetière allemand de Gobessart est aménagé dès 1914 par l’armée allemande. Après la guerre, les autorités françaises réorganisent le cimetière provisoire pour y rapatrier les corps des soldats allemands inhumés dans les cimetières des quarante-huit communes alentours, ainsi que les deux monuments commémoratifs situés à droite et à gauche de l’ossuaire. Le V.D.K. commence les travaux d’aménagement du cimetière dès 1930. Le remplacement des croix en bois par des croix en métal ainsi que la réhabilitation des espaces verts sont effectués vers 1966. Les derniers aménagements récents concernent l’installation d’un registre sur socle ainsi que l’enlèvement des plaques métalliques noires de l’ossuaire portant le nom, la date de mort et le grade des soldats.

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Chaque année, les associations patriotiques se rassemblent le dernier dimanche du mois d’août au Bois d’Ailly, à la Croix des Redoutes et au cimetière militaire de Marbotte pour des cérémonies commémoratives et dans ce cimetière. Cette nécropole et les édifices alentours (vitraux de l’église) sont liés à deux épisodes qui se sont produits lors des combats de 1915 dans ce secteur et ont imprégné la mémoire collective française de l’entre-deux-guerres. A la tête de quelques hommes de sa compagnie, l’adjudant Péricard faisait face à la contre-attaque allemande. Jugeant la situation désespérée, il aurait dit ces mots  : « Debout les morts ! » pour entraîner ses hommes vers l’avant. La phrase fut diffusée et popularisée. Le second épisode se situe au Bois d’Ailly le 20 mai 1915. Au cours d’une attaque, le commandant du 2e bataillon du 172e régiment d’infanterie perd le contact avec deux de ses compagnies. Se retrouvant isolée et après avoir résisté trois jours, les 63 survivants n’ont plus de munitions, d’eau, ni de vivres, d’où le cri de leur chef : « N’oubliez pas la Tranchée de la Soif ! ».