SOUAIN

Secteur mémoriel de Souain

La plaine centrale de Champagne est dominée par de légères hauteurs, offrant une perspective étendue et éloignée. Cette caractéristique paysagère en fait un théâtre  propice aux hostilités. Le site de Souain, localisé à proximité du camp militaire de Suippes (14.000 hectares), est un véritable champ de mémoire comparable à celui de Verdun avec la présence de sites emblématiques du front de Champagne : monument ossuaire de Navarin, nécropole nationale de la Crouée, cimetière de la 28e brigade, cimetière de l’Opéra, ossuaire de la Légion étrangère Henry Farnsworth. Ils sont liés historiquement à la deuxième bataille de Champagne et possèdent chacun une forte spécificité. A l’automne 1915, une vaste offensive française tente de percer les lignes allemandes. Les Poilus, équipés d’un nouvel uniforme, emportent la 1ère tranchée allemande, mais la progression est stoppée sur la hauteur de Navarin. Ce couloir de terre, courant du monument de la 28e Brigade (parallèles de départ) au monument ossuaire de Navarin (arrêt de la progression), est significatif de la souffrance endurée par les hommes mobilisés pendant la Grande Guerre.

Le site de Souain se compose de 5 biens situés à proximité de la commune : à l’ouest la nécropole de Souain, dite « La Crouée » et la nécropole de la 28e Brigade, à l’est la nécropole nationale de l’Opéra et le monument-ossuaire de la Légion-étrangère, au nord le monument ossuaire de Navarin.

 Le Camp de Suippes partage, avec Verdun, la triste caractéristique de compter autant de villages détruits sur une surface relativement réduite. Tous les deux ans, les autorités militaires du Camp de Suippes organisent une visite-pèlerinage des cinq villages détruits (Tahure, Hurlus, Perthes-lès-Hurlus, Le-Mesnil-lès-Hurlus, Ripont), plus la ferme de Beauséjour. Presqu’entièrement détruits pendant la Première Guerre mondiale et jamais reconstruits, ces villages appartiennent à ce qu’on a appelé la « zone rouge » reconvertie en 1922 en camp militaire sur un espace de 14. 432 hectares.

Une journée du souvenir y est organisée chaque année ; elle coïncide généralement avec la Journée européenne du patrimoine fixée en septembre. En 1999, la journée du souvenir s’est accompagnée d’une animation en costumes d’époque.

MA06 Nécropole nationale française & cimetière militaire allemand de la Crouée

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Représentative du paysage de Champagne, la nécropole de la Crouée offre, du fait de sa profondeur, une légère ondulation pour s’élever à l’horizon. Un portail ouvre sur une longue allée bordée d’arbres qui monte jusqu’au cimetière aménagé sur une hauteur dominant le village de Souain-Perthes-les-Hurlus.

D’une superficie de 60.384 m2, La nécropole nationale de la Crouée compte 9 034 tombes individuelles et 8 ossuaires où reposent 21 688 corps de soldats français (dont 8.498 inconnus). Au total y reposent 30.732 corps.

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Son plan est un quadrilatère à l’ordonnancement parfaitement symétrique et très aérée, le mât des couleurs campe en position centrale. Huit ossuaires sont disposés de part et d’autre de deux obélisques couverts de plaques de marbre blanc sur lesquels sont gravés sur les quatre faces les noms des combattants identifiés qui y reposent. La stèle de chaque ossuaire indique gravé, le nombre de corps qu’il contient et le nom des communes ou lieux-dits où ces corps ont été relevés, ce qui est assez rare. Ainsi dans l’ossuaire n°1 reposent 1192 français relevés sur la commune de Souain; dans l’ossuaire n°2: 4350 français inconnus relevés sur les communes de Souain et Suippes; dans l’ossuaire n°3: 4148 français relevés sur les communes de Manre, Mesnil-les-Hurlus; ossuaire n°4 385 Français relevés sur la commune de Souain; Ossuaire n°5: 430 français relevés sur les communes de Sainte-Marie à Py, Perthes, Mesnil et Hurlus; Ossuaire n°6: 4446 français relevés à Perthes, Tahure et Beauséjour; ossuaire N°7: 4334 français relevés à Navarin, Perthes, La Goutte, Saint-Hilaire, Saint Soupplet; ossuaire n° 8: 1243 Français relevés sur la commune de Souain.

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Le cimetière allemand se prolonge dans la perspective, une simple haie végétale l’individualise. Il s’étend sur 14.708m2, 13.783 soldats allemands reposent dans ce cimetière, dont 10 216 inconnus dans deux grands ossuaires et 2464 en sépultures individuelles ornées de croix en granit gris. Situé au bout de la nécropole nationale dont il est séparé par un ossuaire surmonté d’une grande croix et bordée par un muret en pierre rouge de Trèves. Au centre du cimetière se trouve un monument commémoratif formé d’un cube de pierres sur lequel repose une vasque funéraire ornée d’une grande couronne de feuilles de chêne et de laurier. Elle porte une épitaphe « Aux frères tombés au combat/le fidèle souvenir d la Thuringe/1914/1918, Dieu vous a créé  années grises/et vous constitue garde du temps/…. ».

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Cette vaste nécropole est la 3e plus importante de France, elle recueille essentiellement les corps des soldats tombés lors de l’offensive du 25 septembre 1915. Située sur une hauteur, elle offre une perspective sur l’ancien champ de bataille face au camp militaire de Suippes. Les pertes humaines furent considérables.

Créée en 1919 et aménagée de 1920 à 1924, pour le regroupement les corps exhumés de bon nombre de petits cimetières, tombes et fosses communes des secteurs de Souain, Tahure, Perthes-les-Hurlus, Beauséjour, le Mesnil-lès-Hurlus, Hurlus, Saint-Hilaire-le-Grand, Saint-Souplet, Sainte-Marie-à-Py, Manre, et Suippes ainsi que des sépultures de Tirailleurs Algériens. Ici, on prend le soin d’indiquer sur les ossuaires les lieux où les dépouilles mortelles ont été relevées. Les derniers regroupements sont opérés dans la décennie 1970. La nécropole est entièrement restaurée en 2010-2011.

Le cimetière allemand est aménagé après la guerre par l’Etat français pour inhumer dignement les soldats allemands. Les croix de bois ont été remplacées par des croix de pierre à partir de 1972 par le VDK. Un monument commémoratif a été érigé au centre du cimetière, probablement par le Land de Thuringe.

Le peintre expressionniste allemand August Make, tué le 26 septembre 1914 à Perthes-les-Hurlus, est inhumé dans un des ossuaires du cimetière allemand. La tombe du poète français Léo LATIL, tombé le 27 septembre 1915 à Navarin, est visible dans la nécropole de la Crouée. Une gerbe commémorative est annuellement déposée à la nécropole de la Crouée à l’occasion de la cérémonie de Navarin. Le 20 septembre 2014, une évocation historique « Si loin, si proche, l’enfer du moulin » associant des figurants français et allemands a été présentée dans la parcelle située en contre-bas de la nécropole. Cette représentation rappelait les combats du moulin de Souain et mettait l’accent sur la réconciliation franco-allemande.

MA07 Nécropole nationale française de l’Opéra

La nécropole de l’Opéra se trouve juste à proximité de la source de  l’Ain au cheminement sinueux bordé d’arbres ce qui confère au lieu une certaine sérénité. Une borne portant l’inscription « Les soldats qui reposent ici ont donné leur vie pour la France » est disposée sur le bord de la route. Elle indique préalablement l’espace permettant l’accès à la nécropole après le franchissement d’une vaste étendue herbeuse. Un léger mouvement de terrain incline la petite nécropole près des rives de l’Ain. Une intimité particulière se dégage de cet espace mortuaire de taille réduite à l’architecture singulière et homogène. L’entrée, déportée sur la gauche, est constituée de deux petites grilles fixes et d’une chaîne. Le mât des couleurs est implanté dans l’allée centrale et les tombes collectives, au nombre de 10, contenant 121 corps, sont surmontées de croix plus hautes, elles portent les noms des combattants tombés à l’automne 1915. Elles n’ont pas été regroupées en ossuaire et respectent ainsi le rite d’inhumation du temps de guerre. Toutes les tombes, individuelles et collectives, sont agrémentées d’un petit massif et d’une bordure en béton moulé aux coins curieusement arrondis. Parmi les 43 tombes nominatives se détache une sépulture à la conception différente et composée d’un granit rose, celle du lieutenant Louis Damez tombé le 4 octobre 1915. Face à la nécropole un banc de pierre disposé auprès d’un arbre massif et de la route permet au passant de se ressourcer tout en contemplant la nécropole et le paysage de la source de l’Ain.

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Ce lieu, proche des premières lignes, fut choisi pour édifier une place d’armes dans le cadre de la préparation de l’offensive du 25 septembre 1915. Les combattants la baptisèrent «Place de l’Opéra» en raison de sa forme en hémicycle et du va et vient incessant de troupes à cet endroit devenu le carrefour de deux larges tranchées, rappelant également le lieu éponyme parisien. Des postes de commandement et une ambulance divisionnaire y étaient installés. Des abris creusés dans la craie accueillaient les blessés dans l’attente de leur évacuation.

Cimetière provisoire créé à l’automne 1915, il est aménagé après la guerre à l’initiative de la famille d’un soldat inhumé en ce lieu. A l’origine 164 soldats y reposaient, aujourd’hui, il ne reste que 144 sépultures, une vingtaine de corps ont été retirés à la demande des familles. Les militaires reposant dans ce cimetière appartenaient principalement aux régiments d’infanterie coloniale, aux bataillons de chasseurs à pied, aux régiments de la Légion étrangère, aux tirailleurs algériens et aux régiments d’Infanterie territoriale. Presque toutes les tombes datent de l’offensive de l’automne 1915, représentatives des unités engagées dans la seconde bataille de Champagne.

Blaise Cendrars, très gravement blessé au bras droit, y est sûrement passé en redescendant de Navarin le 28 septembre 1915. Georges-Victor Hugo, petit-fils du célèbre écrivain, aquarelliste-peintre a composé des tableaux sur ce secteur, dont l’Opéra. Des gestes privés honorent régulièrement certaines tombes avec des fleurs.

MA08 Nécropole nationale française de la 28e Brigade « La ferme des Wacques »

Le cimetière de la 28e brigade est implanté au nord de la ferme des Wacques, non loin de la D19 reliant Souain à Saint-Hilaire-le-Grand, sur une petite butte (cote 160) au milieu de champs cultivés. Un long chemin de terre rectiligne permet d’accéder au cimetière.

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Son plan circulaire surprend ; il est unique sur le front ouest, surtout pour une nécropole française. Elle s’étend sur une surface de 3.340m² : une allée de stèles de pierre en forme de croix cubiques conduit à une double rangée de croix de pierre et de bornes funéraires, disposée en cercle à l’image d’un cromlech celtique (menhirs), entourant un imposant calvaire orienté face à l’Est. Il est composé de 147 tombes individuelles.

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L’impressionnant calvaire de pierre constitue l’axe central de la nécropole, campé sur un large socle circulaire comportant des plaques enchâssées sur le pourtour et portant les noms des officiers supérieurs tombés à l’automne 1915. Sur Le transept de la croix une plaque indique: « Aux morts de la XXVIIIème Brigade» et à sa base l’épitaphe suivante: « Calvaire érigé par le R. R. Doncoeur aumônier de la 28ème Brigade – Que les jeunes générations se souviennent du sacrifice de leurs aînés».  Les croix de pierre composant le cercle intérieur (au plus près du calvaire) regroupent les gradés et les petites stèles des hommes du rang, plus nombreuses, dessinent un contour plus vaste et plus bas. La tombe du colonel Tesson, commandant le 35e RI et tombé le 29 septembre 1915, est située à l’entrée dans l’axe du calvaire. Cette architecture traduit la foi de son initiateur. La croix monumentale commande la disposition hiérarchique des sépultures : les officiers composent le premier cercle au plus près de la croix, les sous-officiers et soldats constituent un second cercle aux stèles serrées, dressées comme un rempart. Les pierres proviennent des carrières de Lorraine d’Euville.

Ensemble paysager sobre et sans clôture, le mât des couleurs indique l’entrée dans le site et quatre arbres, deux bouleaux et deux résineux encadrent l’allée des stèles menant au calvaire.

Le 25 septembre 1915, jour de l’offensive de Champagne, le secteur des Wacques était la position de départ de la 28ème Brigade (35ème RI et 42ème RI). Cet engagement dura jusqu’au 30 septembre et fut très meurtrier avec la perte de 1.133 hommes. En avril 1919, Paul Doncoeur, aumônier à la 28ème Brigade et Père franciscain, revient sur les lieux et constate avec effroi les corps abandonnés et sans sépultures des camarades tombés 4 ans auparavant. Il décide, avec une dizaine de volontaires de la 28ème Brigade, de relever les corps dispersés et de leur donner une sépulture digne. Il fait édifier un monument à l’emplacement même des parallèles de départ de la 28e Brigade. Pour ce faire, il obtient le renfort de Tirailleurs indochinois et d’une douzaine de prisonniers autrichiens. Les fonds nécessaire sont rapidement réunis et la nécropole est inaugurée le 25 septembre 1919 par Monseigneur Tissier, évêque de Châlons-sur-Marne. Cette nécropole est la première en date dans sa forme définitive, elle est spirituellement et matériellement l’œuvre d’un seul homme, Paul Doncoeur, comme celle de Saint-Benoît-La-Chipotte spirituellement l’œuvre pensée par l’abbé Collé.

Depuis 1945, le Service des nécropoles militaires assure l’entretien du site devenu « Nécropole nationale de Souain –28e  Brigade», site récemment réaménagé dans un ensemble paysager. Dans les années 1970, le service des sépultures regroupe les fosses communes à la nécropole nationale de la Crouée en constituant 8 ossuaires. 775 corps seront ainsi séparés de leurs camardes de la 28ème Brigade; ils étaient inhumés sous les 34 croix de pierre. On y a placé récemment le Monument du 44e régiment d’infanterie et le  Monument du 60e régiment d’infanterie, suite au remembrement agricole élevés initialement dans les champs à l’est de Saint-Hilaire-Le Grand.

Le 35e régiment d’infanterie (Belfort), régiment appartenant à la 28e Brigade lors de la Grande Guerre organise systématiquement une prise d’armes lorsqu’un détachement est de passage dans les camps de Champagne.

MA09 Nécropole nationale française du monument-ossuaire de la Légion étrangère (Henri Fansworth)

Le Monument ossuaire de la Légion étrangère est situé au nord-est du village de Souain  sur l’ancienne voie menant à Tahure (village détruit). Il marque l’entrée d’une zone boisée intégrée au camp militaire de Suippes. Il est l’unique ossuaire dédié à la Légion étrangère de la Première Guerre mondiale à travers le souvenir d’un des leurs : Henry Farnsworth, écrivain américain. Edifié au fond d’une parcelle rectangulaire, une allée de cailloux d’agrément dessinant une croix conduit à une ouverture permettant d’accéder à l’intérieur du monument par le côté nord (surface du monument : 374 m²). Fermé par une enceinte en pierre, deux ossuaires composent son centre et des plaques de marbre noir rappellent le nom des volontaires étrangers tombés en ces lieux. Sur le mur du fond est sculptée une croix où des épitaphes en français et en américain sont visibles de part et d‘autre. La pierre qui compose le monument vient de Souppes (Seine-et-Marne). Masqué par une haute haie de résineux, le monument-ossuaire se dévoile au dernier instant de l’approche.

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L’emplacement du monument est le point central du terrain d’attaque des  1er et  2e régiments de marche de la Légion étrangère le 25 septembre 1915 (situé entre Navarin et le bois Sabot). Les assauts répétés de la Légion furent stoppés par la 2e position allemande (tranchées des Gretchen et de la Kultur).

D’initiative privée, le monument fut créé par William Farnsworth, citoyen américain, pour y inhumer son fils Henry, engagé dans le  2e régiment de marche, mort pour la France le 28 septembre 1915 au bois Sabot. L’architecte du Monument de la Légion étrangère est Alexandre Marcel, architecte de la Couronne de Belgique et des Maharadjahs hindous. Il réalisa entre autres la Tour Japonaise et le Pavillon Chinois de Bruxelles. Construit en 6 mois, il fut inauguré le 3 novembre 1920 par le général Duport et Monseigneur Tissier (le camp de Suippes n’était pas créé à cette période).

De par sa situation au sein du camp militaire de Suippes, son accès n’est pas libre et de petites cérémonies sont ponctuellement organisées à l’occasion du passage de détachements de la Légion étrangère dans les camps militaires de Champagne. Le 20 septembre 2015, une importante cérémonie commémorant le centenaire de l’offensive de 1915 réunissait exceptionnellement les drapeaux des 1er et 2e régiments étrangers.

MA10 Ossuaire français de Navarin : monument aux morts des Armées de Champagne

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Le monument-ossuaire de Navarin est implanté à proximité de la D977, au nord de Souain. Il est composé d’une imposante pyramide, œuvre des architectes Bauer et Perrin. Il est bordé d’anciens réseaux de tranchées encore bien visibles, portant les stigmates des combats. Des stèles privées, un peu perdues, gisent à l’endroit même où des combattants sont tombés. Pyramide monumentale dont les arrêtes dessinent les points cardinaux et lieu de mémoire majeur, le monument aux armées de Champagne est une pyramide de granit des Vosges et de pierre de Bourgogne surmontée de trois statues de soldats à l’attitude déterminée. Il est surmonté d’un groupe de trois statues en pierre, œuvre du sculpteur Maxime Réal del Sarte, qui représentent à la demande du général Gouraud, trois soldats au combat engagés dans l’attaque qui devait chasser l’ennemi hors de France : le soldat du centre a les traits du général Gouraud lui-même ; le soldat de droite a les traits de Quentin Roosevelt, neveu du président des Etats-Unis Théodore Roosevelt, mort pour la France le 14 juillet 1918 près de Fère-en-Tardenois ; le soldat de gauche a les traits du frère du sculpteur Réal del Sarte tué au Chemin des Dames.

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Sur le socle du monument sont inscrits les numéros des divisions qui ont combattu en Champagne (divisions d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et division aérienne française ; 4 divisions américaines, le 1er régiment polonais, 2 brigades russes, 1 brigade tchécoslovaque).

À l’intérieur du monument, on pénètre dans une chapelle dont les murs sont tapissés
de plus de 1 000 plaques commémoratives apposées par les familles des soldats disparus. En bas se situe une crypte où ont été déposés dans des caves funéraires les restes de 10 000 soldats, la plupart anonymes, tués au cours des combats en Champagne. Les dernières volontés du général Gouraud, décédé en 1946, étaient d’être inhumées au milieu des soldats qu’il avait commandés. Il repose au centre de la crypte. Son chef d’état-major, le général Prételat repose à ses côtés.

Point culminant marquant l’endroit où l’offensive française du 25 septembre 1915 a été arrêtée. Le nom de l’ossuaire a été emprunté à une ferme située au sud-est de la hauteur (aujourd’hui dans le camp militaire de Suippes) et détruite par les combats. C’est aussi à partir de ce promontoire que partit l’offensive franco-américaine du 26 septembre 1918.

Erigé par la volonté du Général Gouraud et de ses compagnons d’armes de la IVe Armée, le monument-ossuaire de Navarin a été inauguré en 1924.

Il est entretenu et administré par la Fondation du monument aux morts des Armées de Champagne et Ossuaire de Navarin, créée par l’Association du souvenir aux morts des Armées de Champagne et à leur chef le général Gouraud, qui organise chaque année en juin ou en septembre une importante cérémonie constituée d’une messe et d’une prise d’armes.

L’écrivain Blaise Cendrars, légionnaire au 2e régiment de marche, a perdu sa main droite à l’est de la ferme de Navarin le 28 septembre 1915. Le soldat cycliste et futur ministre Roger Salengro fut fait prisonnier dans le secteur de Navarin le 7 octobre 1915 en tentant de récupérer le corps de son ami le sergent Demailly.