OI02 Nécropole nationale française de Thiescourt & cimetière militaire allemand de Thiescourt
La nécropole nationale française et le cimetière allemand de Thiescourt se situent au nord-est du département de l’Oise, sur le canton rural de Lassigny, au cœur d’un massif boisé et vallonné appelé « la petite Suisse ». Localisés à la sortie du village, à proximité de l’église, ils sont contigus au cimetière civil, ils s’inscrivent dans un paysage champêtre.
Dans la nécropole française reposent 1 266 corps soldats français, dont 547 inhumés en deux ossuaires. La nécropole adopte une disposition française classique : de part et d’autre d’une allée centrale, des stèles en béton, uniquement distinguées par l’origine religieuse de leur occupant, sont alignées en rangées; Elles encadrent le drapeau tricolore. Quatre soldats britanniques sont inhumés dans cette nécropole sous des stèles monolithes en pierre calcaire.
Dans le cimetière allemand reposent 1095 soldats : 707 dans des tombes individuelles dont 4 inconnus et 388 en deux ossuaires dont 90 seulement sont identifiés. Ce cimetière adopte le plan allemand classique de l’après-guerre, à l’architecture austère, mais respecte la tradition arborée des cimetières allemands; Une vingtaine d’arbres plantés au hasard l’ombragent. Les stèles sont en pierre et portent chacune le nom de quatre soldats, deux sur chaque face. Les soldats de confession juive sont inhumés sous des stèles rectangulaires à sommet arrondi. Rien ne matérialise la séparation entre ces deux cimetières militaires mitoyens.
Un cimetière est créé par les Allemands pendant le conflit, vraisemblablement dès les premiers combats de septembre 1914, près de l’église, devenue ambulance avant sa destruction. D’octobre 1914 à mars 1917, Thiescourt se trouve en zone occupée, dans un secteur relativement calme et un peu en retrait par rapport au front. Un an après le retrait stratégique des troupes allemandes (mars 1917), le massif de Thiescourt est de nouveau inscrit dans le champ de bataille suite à aux offensives allemande du printemps et de l’été 1918. La grande majorité des soldats allemands inhumés à Thiescourt ont été tués lors des combats de 1918, en particulier lors de « la bataille de Noyon » en juin et lors des batailles défensives du Matz en août.
Officiellement créée en 1920, la nécropole française et le cimetière allemand se situent à l’emplacement d’une fosse collective établie par les autorités militaires allemandes pendant la guerre et qui contenait 50 corps de soldats allemands et français. Sa redécouverte par les Allemands a scellé le maintien de ce site funéraire comme lieu de sépultures communes. Puis, en 1921, la France décide d’agrandir le site pour créer un cimetière de regroupement. On y transfère les dépouilles des combattants inhumés dans seize cimetières provisoires dont ceux de l’Ecouvillon, Mareuil-la-Motte, Saint-Claude, Roye-sur-Matz et Plessis de Roye.
Des cérémonies sont régulièrement organisées dans la nécropole française par le comité du Souvenir français de Ressons-sur-Matz. Le 24 septembre 2013, le soldat Maurice Babé dont les ossements avaient été découverts lors de fouilles archéologiques est inhumé dans la nécropole. Le 1er juillet 2015, une cérémonie d’hommage, organisée par l’ONAC, a eu lieu en cette nécropole, suite à la découverte du corps d’un soldat inconnu en 2013 sur la commune de Lassigny. Ces inhumations dans la nécropole française en font un site patrimonial et mémoriel vivant tandis que l’emplacement du cimetière originel est devenu le jardin du Souvenir.