Paysage et Sites de Mémoire de la Grande Guerre

Édito

Le 26 novembre, les ministères de la Défense et du Tourisme organisaient à Paris les Rencontres du Tourisme de Mémoire. Lors de plusieurs tables rondes fut évoqué le développement d’un tourisme - que certains imaginent exceptionnel - qui prendra la place de ce que personne n’osait appeler le « tourisme de pèlerinage » durant l’entre-deux guerres. La proposition d’inscription des sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO n’a été que rapidement évoqué. Les organisateurs du forum sont cependant conscients de la réalité des chiffres. Une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO garantit une exceptionnelle croissance du nombre de visiteurs. Demain, grâce à cette inscription, les musées, mémoriaux et historiaux de la Grande Guerre pourront faire face à la décroissance d’intérêt qui suivra la fin du Centenaire. Les organisateurs du forum ont, semble-t-il, souhaité ne pas placer le projet d’inscription sous les feux de l’actualité afin de le préserver de toute dérive économique.

Qu’ils en soient remerciés.

L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO des sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre ouvrira en effet une ère touristique nouvelle, respectueuse de l’histoire, des hommes, des sites, et de l’émotion. Un tourisme pour l’humain et l’humanité.

Serge BARCELLINI
Secrétaire Général de l’association

Mot de soutien

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Depuis près de 10 ans, le Département du Nord œuvre à faire vivre la mémoire de la Grande Guerre avec ses partenaires français et belges, associatifs et institutionnels.

Occupé dès septembre 1914 jusqu’à la toute fin du conflit, le territoire du Nord a été profondément marqué par la guerre, de même que ses habitants. Les cinq sites retenus pour notre département témoignent des stigmates laissés par la ligne de front sur nos terres, des combats fratricides et sans merci entre Français et Allemands, de l’implication de nations venues « de l’autre bout du monde », comme les Australiens ou les Néo-Zélandais, et des soldats issus de pays voisins comme les innombrables contingents britanniques.

Engagé auprès de l’association depuis sa création en 2011, le Nord croit en la candidature des « Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (Front Ouest) ». Il l’accompagne pour qu’elle trouve sens et résonnance dans les territoires concernés.

Jean-René LECERF
Président du Conseil départemental du Nord

Un projet en mouvement

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Séminaires avec les services internationaux de gestion

Les 3 et 4 décembre dernier, s’est tenu à Ypres (Flandre occidentale, Belgique) un séminaire dont l’objet était de discuter de la gestion des sites funéraires et mémoriels et d’ouvrir le débat de la gestion future...

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Reportage : "Hartmannswillerkopf, la montagne sacrée"

Ce reportage réalisé par Thomas Ermel interroge le devenir du Hartmannswillerkopf, un des plus grands champs de bataille de la Grande Guerre...

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Trois sites pour comprendre

Fromelles

En 2009, les restes de 250 soldats britanniques et australiens sont découverts dans des fosses communes au Bois des Faisans. A la suite d’une campagne d’identification ADN, 119 soldats australiens jusqu’alors inconnus retrouvent leurs noms. Le Fromelles (Pheasant Wood) Military Cemetery est officiellement inauguré le 19 juillet 2010, en présence du prince Charles et des autorités australiennes...

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Louverval

A Louverval se dresse l’imposant mémorial de la Bataille de Cambrai, au milieu de la plaine de Cambrai où pour la première fois les chars réussirent à franchir la ligne Hindenburg en novembre 1917. Signé de l’architecte C.H Bradshaw et orné de bas-reliefs signés Charles S. Jagger, il commémore les 7048 soldats du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud sans sépulture connue...

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Assevent

La nécropole de regroupement, édifiée par la France en 1921, se trouve à l’emplacement d’une précédente nécropole créée en 1918 par l’hôpital temporaire n°16. D’une superficie de 11 527 m², elle contient 3 257 corps de soldats français décédés dans les hôpitaux de la ville, dont 264 inhumés dans deux ossuaires.

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Pour aller plus loin...

Présentation du contexte géohistorique des sites de Meuse

Pour évoquer la géohistoire des sites de Meuse et leur articulation avec les autres secteurs du champ de bataille, le tracé du front à la fin de l’année 1915 – ruban de tranchées qui se déploie sur plus de 700 km, pour une largeur qui dépasse souvent 10 km – offre une grande lisibilité. Cette année ne connut que des rectifications mineures sur un front déjà largement enterré : combats limités en Champagne et en Artois, soubresauts locaux de la « guerre des mines », dont les Hauts de Meuse et l’Argonne. Considérons le seul département de la Meuse. Après avoir franchi la vallée de la Moselle d’est en ouest au nord de Pont-à-Mousson, le front pénètre dans la plaine de Woëvre (200-250 m d’altitude), guidé par la longue échine de deux buttes isolées en avant de la Côte de Meuse, le Montsec (380 m) et le Mont. La ligne de tranchées amorce alors une large boucle en forme de S. Elle grimpe le talus des Hauts de Meuse près du village d'Apremont puis dévale, sous les frondaisons des bois d’Ailly et de Gobessart, les « ravins » qui entaillent le plateau. Le site 49, Saint-Mihiel, présente le cimetière allemand de Gobessart, situé en forêt. Le front traverse ensuite la large plaine alluviale de la Meuse (220 m), aux méandres parsemés d’étangs, de bras morts et vifs. En septembre 1914, les Allemands avaient fortifié une étroite tête de pont sur la rive gauche. Ce fond du « saillant » de Saint-Mihiel coupe la voie ferrée stratégique qui reliait le camp retranché de Verdun à l'artère capitale Paris–Nancy. Le saillant fut le théâtre de l’offensive américaine de septembre 1918 (sites de Meurthe-et-Moselle)...

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Jean-Paul AMAT
Professeur des universités émérite, université Paris 4-Sorbonne
Membre du Comité scientifique


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