ASSEVENT

ND05 Nécropole nationale française d’Assevent & cimetière militaire allemand d’Assevent

La nécropole franco-allemande d’Assevent se situe à la périphérie de la ville, à côté du cimetière communal. Planté, dès 1915, d’essences variées ce cimetière, paysagé et arboré est un havre de paix. Dessinée par C. J. Mangner (1885-1957), auteur des cimetières de Saint-Quentin et de Le Sourd (Aisne), malgré son agrandissement dans les années 1920 et 1970, la nécropole conserve son aménagement initial.

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Le cimetière est clôt par un portail en fer forgé où sont dessinées, au centre des ventaux, deux croix de fer cerclés d’une cocarde dont les angles se transforment en lances. Les piliers sont surmontés d’un globe orné d’une croix. La signature de l’architecte est inscrite sur le pilier droit.

Dans cette nécropole plurinationale reposent 1819 corps, 399 Allemands, 260 Russes 12 Roumains, 7 Britanniques et un Belge. Dans l’ossuaire, derrière le monument, sont inhumés 487 Français, 200 Russes et 34 Allemands. Son plan s’organise autour d’une allée centrale couverte de dalles de pierre menant à un monument, un  petit temple grec abritant une statue de victime offerte aux dieux, portant l’inscription « Mortuis Immortalibus » [Aux morts immortels]. De part et d’autre de l’allée sont enterrés, à droite, les soldats français et à gauche, les soldats allemands. Parmi les tombes allemandes se détachent celles du prince de Saxe-Meiningen, petit-neveu du Kaiser, et du commandant, baron von Welck, décédé à Maubeuge peu avant l’inauguration.  Son plan est publié et expliqué, sous contrôle allemand, dans L’Echo de Maubeuge en août 1916 : les soldats français sont enterrés selon la commune, puis le lieu-dit ou fort où ils ont été retrouvés. Jean Heuclin précise que « les tombes allemandes sont ordonnées par bataillons et régiments avec un dosseret de pierre, comme pour un lit éternel, portant le nom et la date du décès, en faisant face au visiteur qui entre, de même que les croix de bois françaises mais dont certaines sont tournées en sens inverse dans une sorte d’affrontement éternel. (…) » .

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Les stèles allemandes sont toutes de même volume mais diffèrent légèrement : certaines sont anguleuses et d’autres en forme d’accolade. Ces dernières, plus ouvragées, sont gravées de la croix de Fer, haute distinction militaire allemande qui récompense la bravoure des soldats. Les croix françaises sont quant à elles homogènes, des stèles de pierre signalent les morts britanniques, et les soldats juifs ou musulmans sont respectivement signalés par l’étoile de David ou le croissant. Créée en 1916, voulue par le Kaiser, cette nécropole témoigne de la bataille et du siège de Maubeuge, le plus long supporté par l’armée allemande lors de l’invasion de 1914 (25 août – 8 septembre). Guillaume II s’engage pour renforcer le moral des armées dans une politique de commémoration des combats victorieux de 1914. Entre février et avril, les forts de la ceinture de Maubeuge sont déblayés. Le général Martini, gouverneur militaire de Maubeuge, informe les maires du canton d’un projet de « cimetière commémoratif » situé à Assevent pour regrouper toutes les tombes situées en rase campagne. Les élus doivent lui faire savoir s’ils désirent qu’on y transfère tous les corps ou s’ils préfèrent les faire réinhumer dans leurs cimetières communaux respectifs. Les dépenses sont réparties au prorata du nombre d’habitants entre les communes, déjà lourdement taxées par les prélèvements de l’occupant depuis 1914. Chacune adresse à Jules Walrand, maire de Maubeuge et administrateur du canton, un état des frais engagés (terrassiers et outils, cercueils, croix de bois et chariots pour transporter les morts). Le transfert des corps débute par la commune de Vieux-Reng le 5 avril 1916. La nécropole est inaugurée le 20 octobre 1916 par les autorités militaires, en présence d’une délégation française et de la princesse Charlotte de Prusse, mère du prince de Saxe-Meiningen. A l’issue de celle-ci, selon les dispositions du traité de Francfort de 1871 le général Sczepanski confie les clefs de la nécropole à Jules Walrand, en tant que « chef du canton de Maubeuge ».

La nécropole est agrandie en 1926 par l’architecte allemand Tischler pour accueillir des soldats exhumés de cimetières communaux de la région. Durant les années 1960-1970, d’autres nombreuses réinhumations interviennent à Assevent. En 1998, neuf corps de soldats français  sont retrouvés dans un tunnel de communication effondré du Fort Leveau et huit sont inhumés à Assevent, en présence d’officiels et des filles de deux des soldats. Les 6-7 septembre 2014, pour le 100e anniversaire de la bataille et de la prise de Maubeuge, un week-end commémoratif a été  organisé et une cérémonie militaire intitulée « 100 villes – 100 drapeaux – 100 héros » s’est tenue à la nécropole nationale en présence de personnalités, de délégations étrangères, de familles de soldats, d’associations patriotiques et d’anciens combattants.

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Créée en 1916, voulue par le Kaiser, cette nécropole témoigne de la bataille et du siège de Maubeuge, le plus long supporté par l’armée allemande lors de l’invasion de 1914 (25 août – 8 septembre). Guillaume II s’engage pour renforcer le moral des armées dans une politique de commémoration des combats victorieux de 1914. Entre février et avril, les forts de la ceinture de Maubeuge sont déblayés. Le général Martini, gouverneur militaire de Maubeuge, informe les maires du canton d’un projet de « cimetière commémoratif » situé à Assevent pour regrouper toutes les tombes situées en rase campagne. Les élus doivent lui faire savoir s’ils désirent qu’on y transfère tous les corps ou s’ils préfèrent les faire réinhumer dans leurs cimetières communaux respectifs. Les dépenses sont réparties au prorata du nombre d’habitants entre les communes, déjà lourdement taxées par les prélèvements de l’occupant depuis 1914. Chacune adresse à Jules Walrand, maire de Maubeuge et administrateur du canton, un état des frais engagés (terrassiers et outils, cercueils, croix de bois et chariots pour transporter les morts). Le transfert des corps débute par la commune de Vieux-Reng le 5 avril 1916. La nécropole est inaugurée le 20 octobre 1916 par les autorités militaires, en présence d’une délégation française et de la princesse Charlotte de Prusse, mère du prince de Saxe-Meiningen. A l’issue de celle-ci, selon les dispositions du traité de Francfort de 1871 le général Sczepanski confie les clefs de la nécropole à Jules Walrand, en tant que « chef du canton de Maubeuge ».