COMPIEGNE

OI03 Nécropole nationale française de Compiègne (Royallieu)

Située à Compiègne, la nécropole nationale française de Royallieu, implantée en zone urbaine dense, est adjacente au cimetière civil.

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En ce lieu,  d’une superficie de 1,15 hectares, reposent 3.257 soldats français, dont 264 inhumés dans deux ossuaires, 81 Britanniques (dont 26 inconnus), 11 Russes, 1 Belge, 1 Allemand inhumé en ossuaire, et 3 Français tués au cours de la Seconde Guerre mondiale. Sa fonction de cimetière d’hôpital justifie son caractère international et le petit nombre de sépultures inconnus. Son plan est celui d’une nécropole française classique : de part et d’autre de l’allée centrale sont alignées les tombes, en rangées  régulières. En son centre, une allée latérale la recoupe, elle conduit aux ossuaires et à la sépulture belge à l’est tandis que le carré du CWGC la borde à l’ouest. Cette nécropole a pour seul ornement le drapeau tricolore. Les stèles érigées reflètent le souci de respecter les convictions religieuses des combattants et la nationalité des soldats inhumés.

Dès le 11 novembre 1914, Compiègne est inscrite dans l’organisation du Service de santé des armées et devient une « ville-hôpital » majeure car à 15 km du front, stabilisé au nord-est de la ville jusqu’en mars 1917. Elle est l’objet de bombardements, car siège du GQG français d’avril 1917 à mars 1918.

D’août 1914 à fin 1918, 26 hôpitaux temporaires fonctionnent dans  la ville et à  sa périphérie. Parmi ces derniers, la caserne de Royallieu. Ces hôpitaux  sont le  lieu  d’innovations médicales notoires  telle la solution antiseptique « Dakin », résultat d’une recherche  financée par le Rockfeller Institute (Hôpital temporaire 21, Rond Royal, Compiègne) et expérimentée par le chimiste britannique Henry Drysdale Dakin (1880-1952) et le docteur Alexis Carrel (1873-1944) permettant par l’irrigation des plaies, la réduction des  risques de gangrène et de septicémie.  La suture primitive des plaies est mise au point par le docteur Aimé Hamant en 1915, à l’hôpital temporaire n°16 de Royallieu. L’embaumement antiseptique (Docteur Mencières), la réduction des fractures (Docteur Doisy) et la transplantation d’organes (Docteur Alexis Carrel) sont aussi expérimentés puis généralisés. Ainsi, des milliers de vies humaines sont sauvées.

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En janvier 1917, le conseil municipal sollicite des autorités militaires et sanitaires pour créer un cimetière militaire à proximité du cimetière civil sud. Jusqu’alors, les soldats décédés dans les hôpitaux de la ville étaient inhumés dans les cimetières communaux. Mais face à l’ampleur des besoins, la création d’un cimetière dédié s’impose. Il est ouvert en 1918 par l’hôpital n°16 implanté à proximité dans la caserne de Royallieu. Les soldats inhumés décèdent des suites de leurs blessures mais aussi de maladies (typhoïde, grippe espagnole…). Ils appartiennent  pour la plupart aux troupes coloniales : 2e, 3e, 5e, 6e et 7e Régiments de tirailleurs algériens; 4e et 8e Régiments de tirailleurs tunisiens, 4e Zouaves. Officiellement reconnue par l’Etat français en 1921, cette nécropole est alors réaménagée, et devient en 1935 nécropole de regroupement de plusieurs cimetières militaires de l’Oise : Attichy,  Pierrefonds ainsi que ceux de Choisy-au-Bac, Berneuil-sur-Aisne, Trosly-Breuil, Cuise-la-Motte et Saint-Crépin.

Le 11 novembre 1938, la nécropole est choisie en raison de sa proximité avec la Clairière de Rethondes, symbolisant la fin des combats, pour accueillir la flamme transmise depuis la tombe du Soldat inconnu de l’Arc de Triomphe vers les zones de l’ancien front. Elle figure parmi les cinq nécropoles nationales étapes (Saint-Acheul, Châlons-sur-Marne, Notre-Dame de Lorette et  Douaumont). Des commémorations régulières s’y déroulent le 11 novembre.