LE QUESNOY

ND06 Cimetière militaire du Commonwealth « Le Quesnoy communal Cemetery extension »

Le Quesnoy communal cemetery extension est situé à la périphérie de la ville, au lieu-dit Le Meully, jouxtant le cimetière communal.  Dans cette extension reposent 77 soldats britanniques, 49 néo-zélandais identifiés et 11 inconnus.

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Créée sur un terrain argileux par la division néo-zélandaise, elle a ensuite été utilisée par la 3rd Canadian Casualty Clearing Station jusqu’en 1919. L’extension s’articule en 2 parties : l’entrée du cimetière où s’élèvent la croix du sacrifice et, en léger surplomb,  4 rangées de tombes. Dans la partie basse du cimetière, un mémorial a été érigé pour commémorer 19 soldats britanniques morts prisonniers de guerre dont 10 soldats sont enterrés ici et 9 au Valenciennes Communal Cemetery. Un autre mémorial est dédié à la mémoire d’un soldat britannique, enterré par les Allemands au Mecquignies German Cemetery, et dont la tombe n’a pas été retrouvée. Deux  travailleurs chinois reposent à l’entrée. Une pente douce conduit le visiteur aux 137 stèles britanniques et néo-zélandaises, parmi lesquelles sont inhumés de nombreux officiers dont plusieurs se sont illustrés lors des  grandes batailles néo-zélandaises  de Gallipoli, de la Somme, de Passchendaele et de Messines.

Ville entièrement fortifiée par Vauban, Le Quesnoy est prise par les Allemands dès le 25 août 1914 et est la seule commune du front entièrement libérée par des Néo-Zélandais le 4 novembre 1918. Dans une publication récente, l’ambassade de Nouvelle Zélande raconte la tactique employée : « Plutôt que de détruire les fortifications historiques par des tirs d’artillerie, il fut décidé à la place d’utiliser l’infanterie. (…) Couverts par les tirs de mortiers et de mitrailleuses, et protégés par la brume et la fumée projetées par les Royal Engineers, les Néo-Zélandais avancèrent en direction des remparts extérieurs sous le feu des mitrailleuses et des tireurs embusqués ennemis. » 93 soldats sont morts dans l’assaut. Bien que comportant majoritairement des soldats néo-zélandais de la Rifle Brigade tombés lors de l’assaut ou dans les jours qui ont suivi, des soldats morts dès le 29 septembre 1918 sont enterrés dans l’extension.

Le 6 novembre 1918, une cérémonie est organisée durant laquelle le régiment de Wellington enterre avec les honneurs militaires 5 de ses officiers et plusieurs hommes tombés lors des combats pour la libération de la ville. Celle-ci est menée par les révérends des bataillons de Wellington en présence de très nombreux soldats et officiers dans l’esprit de « la belle mort », rite particulièrement suivi avant-guerre unissant le défunt à l’ensemble de ses proches, repris durant le conflit par les Pal’s battalions. Loin de la mort anonyme sur le champ de bataille, cette cérémonie inscrit à nouveau le régiment dans la culture néo-zélandaise. En février 1920, le Sergent Carnall dresse un plan des carrés militaires du cimetière communal et mentionne l’extension britannique. Le 10 juin 1921, le Conseil municipal donne un avis favorable au maintien de celle-ci, ainsi, les parcelles sont achetées par l’Etat en juin 1925 à M. Paul Marmottan. Le 29 novembre 1922, l’architecte de l’IWGC en France, William Harrison Cowlishaw (1869–1957), propose un plan détaillé du Communal cemetery extension précisant les matériaux, les caractéristiques techniques pour la construction et différentes élévations selon l’angle de vue…

Tandis qu’au Quesnoy, le cimetière se construit, dès 1920, George Edmund Butler, artiste officiel de la Nouvelle-Zélande, représente la prise de la ville. Le tableau est encore aujourd’hui reproduit dans de nombreux livres d’histoire néo-zélandais. La scène est aussi représentée sur les vitraux de l’église Saint Andrews de Cambridge, dévoilés en 1923, le jour de l’inauguration du mémorial en France. Les deux communes sont jumelées depuis 1999 et constituent le seul jumelage franco-néo-zélandais.

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Depuis de nombreuses années, la ville du Quesnoy commémore l’Anzac Day, le dimanche le plus proche du 25 avril. Depuis 2014, une cérémonie de l’aube a également lieu à 6h du matin au cimetière néo-zélandais. Elle est organisée par l’ambassade néo-zélandaise, les Forces armées néo-zélandaises et la mairie. Un groupe culturel maori anime cette cérémonie où de nombreuses personnalités sont présentes. Le 4 novembre, une veillée aux flambeaux est organisée pour commémorer la libération de la ville. Près de 800 « kiwis » sont dénombrés chaque année par l’Office du tourisme de cette commune de 5000 habitants. Les écoles et collège sont également très impliqués dans la transmission de cette histoire, à l’image du travail de recherche et de diffusion mené par la cité scolaire Eugène Thomas en utilisant les TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) et en s’inscrivant dans une dimension internationale (Grande-Bretagne, Nouvelle Zélande). Les travaux menés par les chercheurs néo-zélandais sont également les témoins de ces échanges culturels. Un livre pour enfants sur l’histoire de la libération du Quesnoy (Le Quesnoy: the story of the town New Zealand saved) est étudié dans les écoles néo-zélandaises. Epuisé, il devrait bénéficier d’une réédition bilingue prochainement.