PIERREPONT

Secteur mémoriel de Pierrepont

Le secteur mémoriel de Pierrepont, fait partie d’une commune rurale située à l’extrémité nord-ouest du département de Meurthe-et-Moselle, en frontière ouest avec le département de Meuse.

Les éléments constitutifs qui constituent ce secteur mémoriel sont la nécropole nationale française et le cimetière militaire allemand de Pierrepont.

MM03 Nécropole nationale française de Pierrepont

La nécropole nationale de Pierrepont est située à l’extrémité, sur les hauteurs sud-ouest de la commune dominant la vallée de la Crunes, au lieu-dit du Tremble.

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La nécropole nationale de Pierrepont est établie sur un terrain légèrement en pente, détail nous indiquant son ouverture par les allemands. De forme rectangulaire, une entrée latérale y donne accès. Les 3758 sépultures se répartissent géométriquement. Il compte, du conflit 14-18, 703 tombes françaises, 141 tombes belges, 2 tombes britanniques, 1 tombe roumaine et 493 tombes russes, et de deux ossuaires où reposent 2742 français. Du conflit 1939-1945, elle renferme 20 tombes françaises, 55 tombes soviétiques, 1 tombe tchèque. Sur la partie la plus haute de la pente au milieu du grand côté, s’élève une colonne galbée, lanterne des morts, de 30m de haut.

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Cette nécropole est liée aux combats dits « batailles des frontières » et/ou « des vallées de la Crusnes et de la Chiers » (21-25 août 1914) et/ou « de la Bataille de Pierrepont-Bazailles » (22 août 1914). Après ces combats, le nord meurthe-et-mosellan et meusien est occupé par les Allemands jusqu’en novembre 1918.  Il existe au cours de cette période un petit cimetière. Au sortir de la guerre, la nécropole est maintenue à la demande du Service des sépultures de guerre de Spincourt (Meuse), sous l’autorité de la 6e région militaire (Metz), qui souhaite que les tombes des « soldats morts […] en août 1914 sur le territoire de Pierrepont, soient groupées en un même endroit ». En effet, la nécropole aurait dû être relevée en 1922. Mais suite à l’intervention du ministre des pensions, André Maginot, doublée d’une mobilisation populaire (pétition), d’un don privé de M. Pingard et  par le conseil municipal de Pierrepont du terrain à l’Etat (délibération du conseil municipal du 1er mars 1924), le cimetière est maintenu par décision 467/Y du 9 avril 1923 comme nécropole nationale. On y inhume  de 1920 à 1924 les corps exhumés de nombreux cimetières de Meurthe-et-Moselle et de Meuse alors désaffectés. Les 4190 corps français, répartis en tombes et ossuaires, proviennent des cimetières militaires des régions au sud de Longwy et de la Crusnes, et de la Meuse, des régions de Spincourt, l’Othain, Loison. Les 141 tombes belges sont celles de civils déportés, morts en 1917-1918, inhumés aux cimetières de Piennes, Bouligny, Longuyon, La Mourières, exhumés et réinhumés à Pierrepont en 1924. Les 493 tombes russes sont celles de prisonniers du front Est, transférés à l’Ouest comme main d’œuvre au service de l’arrière-front allemand, inhumés à Piennes, Longwy-Haut, Longuyon, Dombras, Spincourt, Billy, Villerupt, etc., et réinhumés à Pierrepont en 1924. En 1925 on y dénombre officiellement 3491 corps, un certain nombre de corps ayant été rendus aux familles.

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Le maire de Pierrepont frappé par l’absence de monument dans la nécropole française alors que le cimetière allemand possède un édifice mémoriel imposant, décide d’en faire ériger un dans le cimetière français. Il fut vite trouvé, il existait déjà sous forme d’une tour, en pierre de taille, haute de plus de 30m, une cheminée de l’ancienne manufacture drapière de Pierrepont – propriété de la famille Seillières. Elle avait été épargnée lors de la destruction de l’usine, fin août 1914. Un comité est constitué en 1928. L’entreprise Bontemps d’Harville procède à son démontage et à sa reconstruction. La colonne tour-lanterne, autorisée par Paul Doumer (Décret présidentiel d’avril 1932), est inaugurée le 19 septembre 1932 par le député de la Meurthe-et-Moselle, Désiré Ferry, ancien ministre. Elle est l’œuvre de l’architecte Maillard. Elle a pour base – sa colonne – la cheminée de l’ancienne manufacture drapière de Pierrepont. On note une deuxième vague d’inhumations (1936) en provenances des cimetières de Briey, Colmey, Epiez-sur-Chers, Joppécourt, Mercy-le-Haut, Longlaville, Montingy-sur Chiers, Rehon, Saint-Pancré, Sancy, Tellancourt, Ville-au-Montois, Villers-la-Montagne.

La nécropole fait l’objet d’agrandissements successifs en 1921, 1922, 1924, 1932 (aménagement de la colonne tour-lanterne), 1936 (construction d’un portail, de murets, création de parterres floraux, remplacement des croix de bois par des croix latines en béton). Sa réfection totale est effectuée en 1968. En 2013-2014, la restauration de la tour-lanterne lumineuse est effectuée.

Chaque année, le 23 août, date anniversaire de la bataille dite de Pierrepont, une cérémonie se tient au sein de la nécropole. La population comme la municipalité restent très attachées à ce bien.

MM04 Cimetière militaire allemand de Pierrepont

Situé sur les hauteurs nord de la commune Le cimetière militaire allemand de Pierrepont et  à proximité du bois de Fayel, il domine la ville et la vallée de la Crusne.

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Dans ce cimetière militaire  arboré reposent 3017 soldats morts aux combats dits « de la bataille de Pierrepont » (23 août 1914), morts dans les hôpitaux, regroupés après exhumations des corps provenant de cimetières des communes avoisinantes. Un ossuaire (1084 corps) est placé au pied du monument cénotaphe.

L’esthétique funéraire semble remarquable sur ce site avec, au centre du cimetière, un monument arche en pierre de Jaumont surmonté d’un lion veillant. Il est élevé au milieu du cimetière pendant la guerre. Il porte une dédicace émouvante. Au fond du cimetière, il existe un autre monument en pierre jaune, semblable à un mur : c’est un monument régimentaire. Des numéros de régiments y figurent, encore lisibles, qui correspondent  à des unités du XIIIe corps d’armée  wurtembergeois. Ce monument a dû être ramené d’un cimetière provisoire situé plus au nord et atteste du passage et des combats de ce corps d’armée dans cette région, notamment le siège de Longwy et les combats vers Longuyon (en particulier à Noers, 24-25 août 1914).

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Le cimetière est ouvert à l’automne 1914 par l’armée  allemande pour y inhumer ses morts tombés lors de leur offensive dans les vallées de la Crusnes et de la Chiers » (21-25 août 1914) et pendant « de la Bataille de Pierrepont-Bazailles » (22 août 1914). Il est utilisé pendant toute la guerre car des hôpitaux sont ouverts dans la ville qui devient gîte d’étape. Après le conflit, on regroupe dans ce cimetière les corps exhumés des cimetières provisoires qui sont alors mis en ossuaires. En 1924, 3000 soldats y reposent. Le monument principal est élevé pendant la guerre. Le second monument correspond  à des unités du XIIIe corps d’armée  wurtembergeois. Il a dû être ramené d’un cimetière plus au nord. Il atteste du passage et des combats de ce corps d’armée dans cette région, notamment le siège de Longwy et les combats vers Longuyon (en particulier à Noers, 24-25 août 1914).

La massivité et la beauté du monument incitent la ville de Pierrepont à ériger le monument phare de la nécropole française voulant honorer les disparus.