VAUQUOIS

ME04 Nécropole nationale française de la Maize

A 35 km à l’ouest de Verdun, à l’est de la forêt d’Argonne s’étire du nord au sud la vallée de l’Aire empruntée par la route de Varennes. De part et d’autre, deux éminences, à gauche l’imposant massif argonnais, à droite, la Butte de Vauquois au sommet de laquelle était perché l’ancien village à 290 mètres d’altitude, formant un observatoire exceptionnel. La nécropole se situe à 500 mètres au sud de la commune. La forêt et les champs l’entourent.

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Délimitée naturellement par la forêt qui l’entoure et située sur un terrain en pente, elle réunit  4368 corps, dont 1970 en ossuaire. Quelques arbustes signalent son entrée constituée d’un unique pilastre de calcaire blanc. Il est orné d’un décor polychrome, une branche de laurier enroulant une épée et une croix de guerre. La plaque « Nécropole nationale / Vauquois » est apposée en-dessous. Sur la face arrière se trouve la trappe avec le registre et le cahier des visiteurs. Les 2398  croix et stèles individuelles (latines, musulmanes, israélites et libres penseurs) se répartissent se répartissent symétriquement  sur le large espace engazonné de part et d’autre de l’allée centrale, conduisant  aux deux ossuaires en gradins situés de chaque côté du  monument sommital. Ces derniers, délimités par un muret de pierre, disparaissent sous la végétation. Des plaques indiquent les noms de 284 soldats connus, leur régiment d’infanterie et parfois leur grade, ainsi que la mention « 1686 inconnus » pour les autres. Derrière se trouve un autel  surmonté d’une croix élancée, derrière le mât avec le drapeau français. Le monument est délimité par des obus en béton moulé reliés entre eux par une chaine métallique verte. Une mosaïque ronde bordée de couleur turquoise orne l’intersection des bras du calvaire, son motif central représente une croix de guerre.

De septembre 1914 à septembre 1918, les deux armées combattent avec opiniâtreté pour se rendre maîtresses de la butte. Jusqu’à la mi-mars 1915, le village est reconquis et perdu 4 fois. Puis des deux côtés commence l’ouverture de galeries de mines : 519 explosions sont recensées. Dès juin 1918, les Français replient le matériel à l’arrière et bouchent les galeries, tandis qu’une garnison allemande défend jusqu’au bout sa position devant l’offensive américaine. A la fin du conflit, l’ancien village a complètement disparu et n’a jamais pu être reconstruit là où il existait.

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Créée en 1923, dans un paysage lunaire, cette nécropole réunit les corps des soldats tués dans les combats de la Butte de Vauquois, ainsi que les corps exhumés en 1924  de 22 cimetières provisoires de la région Vauquois-Cheppy et de la Forêt de Hesse. Il est à noter que la municipalité de Vauquois a expressément souhaité que demeurent sur son territoire les dépouilles des soldats tombés pour la butte. A cette fin, et pour que les corps ne soient pas regroupés à Varennes, Boureuilles ou Cheppy, le conseil municipal du 25 octobre 1920 donne à l’Etat tous les terrains où étaient situés les cimetières de Vauquois. Sa réfection est réalisée en 1957. De grands travaux ont été entrepris entre 1990 et 1994, le cimetière ayant subi de nombreuses dégradations notamment causées par les animaux et altérations (ossuaire délité, portail dégradé). On procède à un aménagement paysager du site et à l’enlèvement du pilastre gauche de l’entrée et à la réfection totale de l’ossuaire, puis  au nivellement et ré-engazonnement total du terrain. Dans ce cadre, la superficie du cimetière passe de 14 000 à 15 195 m2 suite à l’acquisition par l’Etat d’une parcelle supplémentaire cédée par la commune de Vauquois, située au nord de la nécropole (acte du 21 septembre 1992).

Aujourd’hui, Vauquois apparaît comme un lieu unique dans l’histoire et dans la mémoire de la Grande Guerre. Symbole de cette lutte acharnée, cette nécropole représente le souvenir de 10 000 combattants ensevelis à jamais. Des corps y sont fréquemment découverts.

 Tous les deux ans, en alternance avec la Haute-Chevauchée se déroule l’hommage aux morts d’Argonne (années paires). Liée historiquement et géographiquement à la butte de Vauquois, la nécropole accueille les nombreux visiteurs venus découvrir les traces laissées par la guerre des mines.