AR03 Carré militaire français des morts du 11 novembre 1918 de Vrigne-Meuse
Le carré français des morts du 11 novembre 1918 de Vrigne-Meuse se trouve dans le cimetière communal situé autour de l’église. Groupées autour du Monument aux Morts de la commune les tombes de 18 soldats du 415e RI, dont celle d’Augustin Trébuchon, dernier mort français de la Grande Guerre, forment un espace quadrangulaire entouré d’une chaîne métallique prenant appui sur des ogives d’obus formant clôture. L’entrée du carré est matérialisée par un espace gravillonné qui entoure le monument aux morts. Huit tombes se répartissent de part et d’autre de l’allée centrale, chaque croix regarde vers l’extérieur. Deux tombes se situent au centre de l’espace gravillonné, devant le monument aux morts. Le monument aux morts communal est représentatif de l’ensemble des monuments communaux édifiés au sortir de la guerre dans les villages d’Europe.
Alors que les pourparlers d’armistice se déroulent à Rethondes entre le maréchal Foch et les plénipotentiaires allemands, la 163e division commandée par le général Boichut reçoit l’ordre de franchir la Meuse « coûte que coûte », le soir du 9 novembre 1918, dans la région de Dom-le-Mesnil et de Vrigne-Meuse. Cette ultime offensive menée dans la précipitation et l’improvisation, destinée à obtenir la capitulation de l’armée allemande, s’achève le 11 novembre 1918 à 11 heures du matin (A. Fauveau, RHA 251, p. 18). C’est au cours de cette dernière qu’Augustin Trébuchon, considéré comme le dernier mort français de la Grande Guerre, trouve la mort, le 11 novembre à 10h50. Toutefois la date officielle fixée de ce décès, par les autorités militaires, est celle du 10 novembre 1918, à 10h, vraisemblablement afin qu’aucun soldat symboliquement ne soit décédé le jour de la victoire. Dans un premier temps, sa mort est située à Dom-le-Mesnil sur la rive gauche de la Meuse mais on reconnaît ensuite qu’il est tué à Vrigne-Meuse sur la rive droite. La stèle au 163e DI, dite du signal de l’Epine commémore cet épisode, sur la côte 209. L’Épine à la cote 249 était l’un des objectifs du 415e. Ce site funéraire est représentatif de l’âpreté des combats menés jusqu’aux dernières minutes précédant l’armistice et du traitement funéraire spécifique des derniers morts de la guerre.
La construction de cet ensemble est très documentée : photographie du premier aménagement, documents relatifs à la commande et à l’installation du monument (1922-23), des éléments décoratifs. Ils relatent les négociations avec l’Etat pour l’obtention d’obus vides (1923) et des échanges relatifs à l’établissement de la liste des soldats morts de la 163e Division. Ils décrivent la cérémonie d’inauguration en 1923. Le monument aux morts reprend l’un des modèles qui sont développés en série dans les communes françaises dans l’immédiate après- guerre. Il porte la liste des soldats de la commune morts pour la France. Ce carré militaire est l’objet de commémorations régulières notamment le 11 novembre.