WIMEREUX

PC14 Cimetière militaire du Commonwealth « Wimereux Communal Cemetery »

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Situé  en milieu urbain, au cœur du cimetière communal de Wimereux, seule la croix du sacrifice, dessinée par Sir Reginald Blomfield permet de deviner de l’extérieur l’existence de ce cimetière, en raison du mur d’enceinte protégeant le cimetière communal et militaire. Cette croix dressée sur son socle tient lieu d’amer. Son exceptionnalité réside dans la présence de la tombe de John Mc Crae connu pour son célèbre poème In Flanders Fields.

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Le cimetière britannique s’inscrit en extension du cimetière civil, sans limite particulière. Seul le traitement du sol engazonné du cimetière britannique l’en distingue. Aménagé en gradins il s’harmonise avec les tombes du cimetière civil. Les différents paliers sont délimités par des murets rehaussés de calcaire blanc. De l’intérieur, des perspectives monumentales s’offrent vers le sud, sur la partie ancienne de la ville de Wimereux. En revanche, au nord, la vue se limite aux tombes du cimetière communal et à son mur d’enceinte.

Dès l’entrée, à gauche, une plaque rend hommage à John Mc Crae, plaque érigée par The Ontario Heritage et le ministère de la culture et des loisirs canadien. Quelques vers de son poème « In Flanders Fields » y sont gravés. Il repose près de la Croix du Sacrifice, sa tombe est une simple stèle pareille à toutes.

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L’originalité architecturale de ce cimetière est liée à ses stèles, dalles posées à terre, suite à la nature sablonneuse et instable du sol et leur exposition aux tempêtes. Cette disposition donne à cet ensemble un aspect spécifique corroboré par l’uniformité des formes et la teinte des stèles lui conférant son caractère militaire. Deux pavillons de pierres blanches et lisses reliés par une petite galerie se situent en contrebas. Son architecture géométrique est austère et sans artifice. L’aménagement paysager a été minutieusement pensé. De nombreuses espèces florales ornent les sépultures. La pierre utilisée sur place, notamment pour le mur d’enceinte est locale. Il s’agirait de la pierre de Baincthun. L’architecte en Charles Holden, assisté de W. H Cowlishaw.

Au cours de la Première Guerre, près d’une soixantaine de bases sanitaires sont mises en place par les Britanniques dans le Pas-de-Calais. Les plus grandes sont établies le long du littoral, loin du front dans ports et stations balnéaires telles les villes de Boulogne, Etaples ou encore Wimereux. Dès le début des hostilités, cette commune considère qu’il est de son devoir de céder la partie sud-est de son cimetière à l’armée anglaise. Le premier soldat inhumé le 25 octobre 1914 est Sydney Poulten du 1er bataillon du régiment du Dorsetshire et le dernier, le soldat canadien, Elder Hayes Weir du 1er bataillon de la garde noire, mort le 11 juin 1918. D’octobre 1914 à juin 1918, le carré militaire regroupe ainsi 2 847 tombes du Commonwealth parmi eux 215 soldats et officiers, 208 Australiens, 79 Néo-Zélandais, 25 Indiens, 9 Africains du sud…, et aussi 170 tombes allemandes, 5 françaises et des tombes d’infirmières. Tous ont été inhumés dans d’immenses tranchées.

Une croix érigée à l’entrée de la zone réservée aux militaires rappelle la présence d’infirmières. Wimereux est un important centre hospitalier pour l’armée impériale britannique au cours de la Grande Guerre. En effet, en 1917, pas moins de dix hôpitaux y fonctionnent pour accueillir les blessés du front et les soldats souffrant de maladies telles que : le typhus, pneumonie, angine, grippe espagnole, maladies vénériennes, etc. Ceux qui décèdent sont inhumés dans le cimetière communal de Wimereux jusqu’en juin 1918, date à partir de laquelle, faute de place, un nouveau cimetière est ouvert à deux kilomètres de là, à Wimille, le Terlincthun British Cemetery. Par ailleurs, on trouve dans ce cimetière 14 tombes de la guerre 1939-45.

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La tombe, la plus emblématique et sur laquelle tous se recueillent est celle du lieutenant-colonel, et poète, John Mc Crae, mort le 28 janvier 1918 à l’hôpital général n°14. Mobilisé en tant que médecin dans le secteur d’Ypres, il y apporte assistance aux soldats blessés lors de la seconde bataille d’Ypres en avril et mai 1915. Lors des combats, il perd l’un de ses amis proches enterré à la hâte dans un cimetière de fortune. C’est à la vue de ce cimetière qu’il compose son célèbre poème In Flanders Fields. Au lendemain de la guerre, le poème rencontre un vif succès et contribue ainsi à l’adoption du coquelicot, désormais considéré comme la fleur du souvenir dans l’ensemble de l’Empire britannique. Parmi ces tombes, on retrouve aussi celle de Miss Rubie Pickard, épouse du capitaine Pickard de Saint-Léonard. Agée de 67 ans, elle meurt d’épuisement le 13 avril 1916. Elle appartenait en effet à la British Red Cross Society et dès 1914, elle se dévoue entièrement au service de presse des hôpitaux de Wimereux. De nombreux visiteurs s’y recueillent régulièrement.