SAINT-SYMPHORIEN

WA08 Cimetière militaire allemand et du Commonwealth de Saint-Symphorien

Le cimetière militaire de Saint-Symphorien est unique en son genre. Il se démarque des autres nécropoles du Commonwealth par son plan élaboré sur plusieurs niveaux arborés.  Le cimetière, de forme allongée, est construit autour de deux grands monticules de terre, formés par l’exploitation des mines de phosphate  présentes à proximité du lieu. Ces 2 «petites collines» dominent le site et divisent le cimetière en petites parcelles ombragées par un mélange de feuillus et de conifères. Les différentes parcelles, reliées entre elles par plusieurs escaliers et chemins enherbés, sont disposées sur des niveaux différents. Conçu comme un parc arboré, le site dispose d’une quantité variée d’arbres. Cette conception est typique de l’esthétique traditionnelle des cimetières militaires allemands (ou Soldatenfriedhöfe) qui sont censés évoquer l’atmosphère tranquille d’une clairière. L’entrée principale est située dans la partie nord du cimetière, et se compose d’un grand escalier qui s’ouvre vers un espace rectangulaire. Au sommet des 2 monticules de terre sont disposés la Croix du sacrifice et le mémorial allemand érigé sous la forme d’un obélisque. Trois autres monuments sont également présents dans le cimetière (dans parcelle II, III et VI), érigé en l’honneur des soldats britanniques morts pour la patrie. Juste après le portique d’entrée se trouve un autre monument dédié à la mémoire du donateur du terrain: Jean Houzeau de Lehaie. Le cimetière est entouré par une clôture métallique ouverte par 3 portes. Sur le côté nord-ouest se trouve un site de base.

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C’est en 1915 que le cimetière militaire de Saint-Symphorien accueillit les dépouilles des premiers soldats décédés lors de la bataille de Mons. A cette époque,  la ville de Mons était occupée par les allemands.  Ceux-ci prospectaient dans la région afin d’acquérir un terrain pour inhumer les restes des corps des combattants décédés pendant les conflits d’août 1914. Grâce à un notable montois, Jean Houzeau De Lehaie, une solution fut trouvée et acceptée par les  allemands. En effet, Jean Houzeau possédait des terrains à proximité du village de Saint-Symphorien. Le montois était disposé à céder une ancienne carrière à la seule condition qu’elle devienne une nécropole pour toutes les nationalités, sans exception. Cet arrangement permit de réunir dans un même cimetière tous les soldats sans distinction de nationalité. Les combattants qui, dans un premier temps, avaient été inhumés dans les différents cimetières civils de Mons furent ré-ensevelis dans ce nouvel espace à partir du mois de novembre 1915.  La  nécropole  fut inaugurée le 6 septembre 1917. Les exigences de Jean Houzeau lors de la donation du terrain furent respectées par les belligérants. En effet, le cimetière militaire de Saint-Symphorien rassemble des combattants de nations opposées. Les tombes britanniques se mélangent sans distinctions aux sépultures allemandes. On peut notamment citer le cas du  lieutenant Maurice James Dease du 4e Bataillon des Royal Fusiliers, premier soldat à avoir obtenu la Victoria Cross qui est enterré  à quelques mètres du soldat Oskar Niemeyer, premier récipiendaire allemand de la Croix de fer. À la fin du conflit, en novembre 1918, la gestion du cimetière fut confiée à l’Imperial War Graves Commission britannique. La nécropole de Saint-Symphorien abrite les tombes de 229 militaires du Commonwealth (dont deux Canadiens) et celles de 284 militaires allemands, tous morts pendant la grande guerre, ce qui représente un total de 513 personnes, dont 105 n’ont pu être identifiées. A noter que le cimetière accueille également  les premier et dernier soldats du Commonwealth morts au combat pendant le premier conflit mondial : John Parr et George Lawrence Price.