HR 08 Cimetière militaire français « Germania »
Situé dans un écrin forestier dominant la commune de Stosswihr (située à environ 3,5 km), ce cimetière français est l’un des plus importants du secteur suite aux premières hécatombes du printemps 1915.
Ce cimetière originel du Front occidental est appelé Germanien ou Germania. Seules quelques stèles de pierre en gardent la trace immortelle. Disposé en terrasses, le long du vallon, à contre- pente, à l’abri des tirs, il surprend par sa conception, très proche de celle des cimetières allemands. C’est vraiment l’unique relique d’un site funéraire français de ce type. Les stèles en pierre qui demeurent sont en bon état et sont entretenues par les familles qui ont acquis les parcelles où elles sont élevées. Les traces du reste du cimetière disparaissent sous une végétation rudérale. Là reposaient en 1918, 600 corps environ. L’une d’entre elles postérieure à la guerre est l’œuvre de Mayer de Colmar.
Dès le début de la guerre, les troupes françaises cherchent à gagner la plaine d’Alsace et les allemands tentent de les arrêter sur les hauteurs les plus favorables pour leur armée en position défensive. C’est dans la région de Munster, sur le Moenchberg que se focalisent les premiers accrochages. Les allemands repoussent les français au-delà du col du Sattel. Tout au long de la guerre, il reste une barrière naturelle entre les positions allemandes du Reichackerkopf et les françaises établies sur le massif du Gaschney, jusqu’au Sattelkopf. Les attaques fréquentes font de nombreux morts. En 1918, deux divisions américaines viennent relever les troupes françaises dans le secteur. Un cimetière y est ouvert par les français, appelé Germanien ou Germania. Contrairement à ce que laisserait penser son nom, il est le premier lieu de sépulture de plusieurs centaines de soldats français et américains qui y reposèrent jusque dans les années 1930 sous leurs croix de bois. Ils furent ensuite transférés dans les nécropoles nationales du Chêne Millet de Metzeral ou dans celle du Col de Wettstein. Seules les stèles de pierre restèrent sur place afin de garder la trace immortelle de cette période meurtrière. Ce cimetière dépendait d’un hôpital de campagne situé non loin de là. C’était une imposante plateforme aménagée à flanc de montagne qui donnait accès aux huit salles d’opération souterraines construites avec des tôles le long de la façade de 45m de longueur. Cet hôpital n’a été retrouvé et identifié qu’en 2005, il était situé au cœur de l’un des plus importants camps français de ce secteur du front, le camp Nicolas, du nom du commandant du 24è BCA tué au Reichsackerkopf le 21 juillet 2015. Elles se sont rapprochées autour de la valeur mémorielle. Depuis les années 1960, des jeunes de Gutach effectuaient des travaux d’entretien dans les cimetières allemands du secteur et se sont liés d’amitié avec les habitants de Stosswihr. De ce rapprochement sont nées des relations privilégiées puis le jumelage Alsace et DNA du 21 juillet 2003, entre la commune de Stosswihr et celle de Gutach, ville allemande située en Forêt Noire.