Secteur mémoriel de Vimy
Le secteur mémoriel de Vimy s’étend sur plusieurs communes entre Arras et Lens à proximité des sites de Neuville-Saint-Vaast. C’est là que s’est déroulée la bataille de la crête de Vimy en avril 1917. La plupart des soldats tués au cours de ces combats ont été inhumés sur place.
PC03 Mémorial national canadien « Vimy Memorial »
Lieu emblématique pour le Canada, le mémorial national du Canada représente l’hommage le plus impressionnant que le Canada ait rendu à ceux de ses citoyens qui ont combattu et sont morts au cours de la Première Guerre mondiale.
Le mémorial se situe au cœur du parc commémoratif de Vimy, au sommet de la cote 145. De là, des perspectives paysagères s’offrent sur l’ensemble du bassin minier (inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO) et également sur la forêt domaniale de Vimy. Un chemin goudronné ceinturant le mémorial permet de le contempler dans son intégralité. Depuis le vaste terre-plein en pierre qui surplombe les champs, on aperçoit d’autres sites où les Canadiens ont combattu et péri.
Les deux tours blanches hautes de 27 mètres et bâties avec 6 000 tonnes de pierre, symbolisent l’union du Canada, représentée par la feuille d’érable, et de la France avec la fleur de lys. En raison de l’altitude du site, la figure la plus élevée – l’allégorie de la Paix – domine la plaine d’environ 110 mètres. À l’avant du monument, on peut remarquer une statue de femme voilée, dont le visage exprime une profonde tristesse, tournée vers l’est. Elle représente le Canada, une jeune nation, pleurant ses fils tombés au combat. Le mémorial est orné de 20 figures allégoriques représentant la foi, la justice, la paix, l’honneur, la charité, la vérité, la connaissance et l’espérance. Sur le mur qui ceinture le monument sont gravés les noms des 11 285 soldats canadiens tués en France, sans sépulture connue. Implanté sur le point le plus élevé d’une crête longue de 14 km, la cote 145 constituait un pivot stratégique du système de défense allemand. Du 9 avril au 12 avril 1917, quatre divisions canadiennes réussissent à prendre le contrôle de cette cote au prix de 3 600 pertes côté canadien.
Lors des violents et sanglants assauts de 1914 et 1915, les troupes françaises ont fait reculer la ligne allemande vers l’est, sans toutefois réussir à s’emparer de la crête que les Allemands continuaient de fortifier. À l’aube du 9 avril 1917, combattant ensemble pour la première fois, les quatre divisions du Corps d’armée canadien commandées par le Lieutenant-général Byng, prennent la crête d’assaut. La victoire de Vimy marque un jalon important dans l’offensive alliée durant la Première Guerre mondiale et, au Canada, et constitue aujourd’hui un événement fondateur national dans l’histoire du Canada. Cet événement contribue à unifier le pays et reste aujourd’hui fondateur pour la nation canadienne.
Afin de commémorer la participation des troupes canadiennes à la Première Guerre mondiale, le Gouvernement canadien a décidé d’ériger, sur la crête de Vimy, un mémorial entouré d’un parc. Les travaux sont confiés à l’architecte et sculpteur canadien Walter Seymour Allward (1876-1955). La France, aux termes d’un accord signé le 5 décembre 1922 et approuvé par la loi du 24 juin 1927 met à la disposition du Canada gracieusement et pour toujours un terrain de 110 ha à Vimy. Les travaux débutent ainsi en 1925 et prennent fin onze ans plus tard, leur coût de 1,5 million de dollars.
L’élément constitutif se caractérise par une architecture funéraire d’ampleur. Sur les huit monuments élevés en France et en Belgique par le Canada, cette œuvre monumentale pesant plus de 40 000 tonnes fait partie des projets de monuments funéraires les plus ambitieux d’Europe L’architecte a allié les techniques modernes de la sculpture et de l’architecture des XIXe et XXe siècle. Le monument est construit sur un socle de béton et d’acier d’une pierre blanche très rare, la pierre de Seget, dont l’unique carrière connue est située sur l’île de Brac en Croatie.
Le monument est inauguré le 26 juillet 1936 en présence du roi Edouard VIII, de Gaston Doumergue, Président de la République française et du Maréchal Pétain devant une foule de plus de 100 000 personnes au nombre desquelles figurent 6 000 anciens combattants canadiens qui ont fait le voyage outre-mer pour assister à la cérémonie. Le mémorial survit à la Deuxième Guerre mondiale malgré les craintes de le voir détruit par les forces allemandes après la reddition de la France. Adolf Hitler visite le Mémorial et y est photographié en 1940. Depuis, de nombreux Canadiens y viennent en pèlerinage.
En 1976, le mémorial subit un premier remaniement. Le 28 octobre est érigé à l’entrée du bien un podium où flottent les drapeaux français et canadiens. Pour cela, 280 tonnes de pierre provenant de l’île de Brač (actuelle Croatie) sont apportées sur place. Le Gouvernement canadien a lancé un projet de restauration des monuments et des champs de batailles en mai 2001, dont l’objectif entre autres, est de remettre en état le mémorial de Vimy et douze autres monuments commémoratifs canadiens en Europe. Pour accomplir cette tâche, les autorités canadiennes ont fait appel à une équipe d’experts en restauration (architectes, ingénieurs, artisans et bâtisseurs) de France, de Belgique, du Royaume-Uni et du Canada. Les travaux de 2004, étalés sur deux ans, ont porté sur le monument et l’aménagement paysager (nouveaux sentiers et éclairage). La réouverture du site par la reine Elisabeth II a eu lieu deux jours avant le 90e anniversaire de la bataille, le 7 avril 2007.Une cérémonie annuelle s’y déroule chaque 9 avril en souvenir de la bataille du 9 avril 1917. Sur les treize monuments commémoratifs canadiens de la Première Guerre, Vimy est l’un des deux sites lieu historique national, avec le mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel (Somme).
A 800 mètres du mémorial, le visiteur peut se rendre au centre d’interprétation. Chaque année, le ministère des Anciens combattants du Canada propose à des jeunes Canadiens de devenir guide-interprète pendant quatre mois à la fois sur les sites de Vimy et de Beaumont-Hamel. Le site a accueilli 750 000 visiteurs en 2015.
PC04 Cimetière militaire du Commonwealth « Canadian Cemetery n°2 »
Situé au cœur du parc commémoratif, le Canadian Cemetery n°2 se trouve sur la commune de Neuville-Saint-Vaast, commune située à environ 8 kilomètres au nord d’Arras, sur la N17 en direction de Lens.
Au Canadian Cemetery n°2, reposent 2 965 hommes, dont 2 241 Britanniques, 695 Canadiens, 19 Australiens, 7 Néo-Zélandais, 2 Sud-Africains et un Indien. Près de 70% des sépultures sont inconnues. Seule cette inscription figure sur les stèles de ces inconnus : « leur gloire ne doit pas être effacé ».
Le cimetière est ceinturé d’arbres et d’un muret de pierre derrière lequel s’étendent à l’ouest de vastes champs et à l’est le parc boisé de Vimy. Il n’existe qu’une seule entrée marquée par une grille. Le site est entièrement gazonné sans aucune allée. Il comporte à l’intérieur un élégant portique de pierre blanche, abri pour le visiteur, mais aussi accolés au portique, deux petits arcs de triomphe. Chaque rangée de stèles, dont la plupart sont collées les unes aux autres sont ornées d’un massif fleuri. Cette juxtaposition de stèles traduit la présence de tombes communes, sans doute, parce que les corps n’ont pas pu être séparés au moment de l’inhumation.
Le cimetière est créé par le Corps canadien après la prise de la crête de Vimy en avril 1917. La plupart de ceux inhumés ici sont tombés au cours de la bataille de Vimy (4e division canadienne) ou morts des suites de leurs blessures. D’autres tombes isolées y sont ensuite transférées, un an après l’Armistice, d’où l’extension du cimetière. Le dernier soldat y est inhumé en 1947. Le cimetière a été dessiné par Sir Reginald Blomfield assisté de M. Rew.
PC05 Cimetière militaire du Commonwealth « Givenchy Road Canadian Cemetery »
Limité par un petit muret en pierre circulaire le Givenchy Road Canadian Cemetery appartient au parc mémoriel de Vimy. Il se situe à 250 mètres du Canadian Cemetery n°2. Son environnement forestier porte les empreintes encore visibles des tranchées. Le bien s’inscrit dans un cercle limité par un muret en pierre de schiste grossièrement taillé mais finement couronné de calcaire blanc. Il n’existe qu’un seul accès principal fermé par une grille.
A l’opposé, dans l’axe de l’entrée, se dresse La Croix du Sacrifice. Les stèles sont réparties en trois rangées. Ce cimetière est très fleuri. Quatre arbres l’ombragent, à l’intérieur et à l’extérieur, deux bancs placés à chacune de ses extrémités incitent au repos et à la méditation. Un chemin d’accès goudronné a été aménagé face au site.
Le cimetière contient les corps de 109 soldats tombés le jour de l’assaut de la bataille de Vimy le 9 avril 1917 ou morts au cours des quatre jours suivants.
Il a été initialement créé comme un « cimetière de champ de bataille » par le Corps canadien et auparavant nommé CD1.
PC06 Cimetière militaire du Commonwealth « Lichfiled Crater »
A Thélus, deux sites canadiens sont aménagés en espace mémorial : Le Zivy Crater (situé sur la route de Neuville-Saint-Vaast à gauche après le pont franchissant l’autoroute) et le Lichfield Crater, tous deux, entonnoirs de mine ou cratère d’obus. Ce sont en fait des fosses communes ou furent enterrés des soldats. Tous les deux ont été dessinés par Cowlishaw : ils renferment chacun une cinquantaine de tombes.
Le Lichfield Crater se situe aux abords du parc commémoratif de Vimy, entre Thélus et Neuville-Saint-Vaast, à proximité de l’autoroute A26 (reliant Calais à Arras).
Il présente une architecture funéraire originale. S’agissant d’un ancien cratère d’obus utilisé comme cimetière du Commonwealth sur le front occidental, il se présente sous une forme circulaire. L’isolement, l’architecture et l’aménagement paysager font de ce bien un endroit propice au recueillement. L’accès se fait par une étroite allée gazonnée aménagée entre deux champs, uniquement accessible à pied. On accède par un portail.
Quelques années après sa conception, les parois du cratère ont été gazonnées. Les noms des soldats enterrés dans ce cratère sont inscrits sur des panneaux fixés au mur périmétrique. Il comporte une seule stèle. La végétation présente sur sa périphérie est diversifiée et abondante (lavande, arbustes…).
A Thélus, deux sites canadiens sont aménagés en espace mémorial : Le Zivy Crater (situé sur la route de Neuville-Saint-Vaast à gauche après le pont franchissant l’autoroute) et le Lichfield Crater, tous deux, entonnoirs de mine ou cratère d’obus. Ce sont en fait des fosses communes ou furent enterrés des soldats. Tous les deux ont été dessinés par Cowlishaw : ils renferment chacun une cinquantaine de tombes.
Le paysage actuel conserve aujourd’hui encore quelques rares traces des combats. Au pied de la crête de Vimy, des cratères de mine et trous d’obus témoignent des batailles qui s’y sont déroulées. En effet, pendant le conflit, les bombardements ont été intenses. L’état major canadien a estimé à 500 000 le nombre d’obus tirés lors des huit jours qui ont suivi la préparation d’artillerie de la bataille de la crête de Vimy.
Lors de l’offensive et dans le mois suivant, l’officier en charge des inhumations profite alors de deux anciens cratères de mine pour ensevelir une centaine de corps. Initialement nommés CB1 et CB2A, le Zivy Crater et le Lichfield Crater sont aujourd’hui les deux seuls cimetières du Commonwealth à conserver cette forme si particulière le long de l’ancien front. Dans le Lichfield Crater reposent 57 dont 15 inconnus. A défaut de stèle, les noms des victimes identifiées sont inscrits sur des panneaux apposés sur le mur d’enceinte au pied de la Croix du Sacrifice. Les matériaux employés sont composés de la pierre blanche généralement employée sur les sites de la CWGC, associée à des silex provenant probablement des champs voisins sur lesquels ont été menées des campagnes de déminage. Une stèle individuelle marque l’emplacement de la sépulture d’un soldat mort en avril 1916 et dont la dépouille fut retrouvée au bord du cratère lors de l’aménagement de la nécropole.